La gonarthrose

La gonarthrose est la pathologie qui affecte le plus fréquemment le genou. On estime qu’elle touche près de 40% des plus de 70 ans, ce qui en fait un problème de santé publique majeur. Divers traitements sont proposés pour prendre en charge cette affection, dont la kinésithérapie. L’objectif de cet article est d’exposer les différentes modalités de traitements kinésithérapiques utilisées en pratique courante.

Anatomie

Le genou est un complexe articulaire composé de deux articulations : l’articulation fémoro-patellaire (située entre le fémur et la rotule) et la fémoro-tibiale (située entre le fémur et le tibia).

Facteurs de risque

Différents facteurs prédisposent à la gonarthrose, tels que : le vieillissement, le sexe féminin, l’obésité, les antécédents de lésion articulaire, les anomalies morphologiques, les facteurs génétiques, le type de métier pratiqué, les déficits de force au niveau du membre inférieur, pour n’en citer que quelques-uns.

 

Physiopathologie

L’arthrose se traduit par une atteinte mécanique au niveau du cartilage articulaire, de l’os sous-chondral (partie de l’os située juste en-dessous du cartilage) et de la synoviale. Elle se caractérise notamment par la présence d’ostéophytes, les fameux becs de perroquets que l’on retrouve souvent sur les clichés radiographiques.

 

Présentation clinique

Sur le plan clinique, la gonarthrose se manifeste par des douleurs d’apparition graduelle qui s’empirent avec l’activité et s’améliorent au repos. Il est toutefois important de noter que la sédentarité tend à exacerber les symptômes, tout comme la montée/descente d’escaliers et les flexions de genoux répétées. Le genou peut également être enraidi et/ou gonflé. Au fur et à mesure que la pathologie progresse, la capacité de marche du patient diminue.


Imagerie médicale

Pour confirmer le diagnostic de gonarthrose, il est nécessaire de réaliser une radiographie. En cas d’arthrose, on constate, entre autres, une réduction de l’espace interarticulaire et la formation d’ostéophytes. Il faut cependant savoir que la présence de signes radiographiques d’arthrose ne se traduit pas nécessairement par des symptômes. Ainsi, selon une étude, seuls 15% des sujets qui présentaient des signes d’arthrose à l’imagerie étaient symptomatiques.

 

Traitement kinésithérapique

L’objectif du traitement est triple : promouvoir l’autonomie du patient, réduire sa douleur et restaurer sa fonction. Le traitement de première intention est une combinaison d’éducation et d’exercices thérapeutiques. D’une part, le thérapeute se doit donc d’informer le patient sur sa pathologie, sa douleur et la prise en charge proposée. Il doit également expliquer au patient comment modifier ses activités pour éviter d’exacerber ses symptômes et l’encourager à perdre du poids s’il présente un BMI supérieur à 25. D’autre part, le kinésithérapeute se doit de mettre sur pied un programme d’exercices adapté aux besoins et préférences du patient. Le programme se composera typiquement d’exercices de renforcement musculaire ciblés sur le membre inférieur. En plus des muscles du genou, il est important de renforcer les muscles de la hanche puisqu’ils influent sur la mécanique du membre inférieur, réduisant ainsi les contraintes appliquées au genou.

D’autres modalités de traitements existent, telles que la thérapie manuelle, l’usage de tape, l’acupuncture ou le port d’attelles. Cependant, peu d’études de qualité supportent l’usage de ces thérapies, raison pour laquelle on évitera de les utiliser en isolation.

La thérapie laser, les ultrasons et le TENS (application de courants électriques à des fins thérapeutiques) sont quant à eux à proscrire, étant donné qu’ils ne présentent aucune utilité sur le plan thérapeutique.